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Tom Casse

Antoine Godin a passé un cap depuis son retour des USA

Dernière mise à jour : 2 oct. 2020


USA-Project : Que deviens-tu depuis ton retour en France ?

Antoine : J’ai été accepté en L3 statistique et informatique à Toulouse. Avant de partir aux USA j'avais fait une L1 en France et mon année aux USA a été comptée comme une L2. Donc au final je n'ai perdu aucune année d’étude, et ça c’est top.

USA-Project : Sur tes derniers résultats, on voit que tu as franchi un cap. Comment expliques-tu cela ?

Antoine : Oui, mes derniers résultats ne sont pas mauvais. J’ai fait une très bonne saison de cross cet hiver, puis je suis allé chercher un RP sur 1500m (3 :52.60) , 3000m steeple (9 :10.50) et ai terminé 5ème des France Espoirs à Albi. L'an dernier aux États-Unis, j'ai découvert un nouveau cadre d’entraînement et une nouvelle structure. Je travaillais plus à l’entraînement et je faisais plus de foncier. On est aussi passé de 70 km par semaine à 110-120km...

USA-Project : Pourquoi avoir décidé de partir aux États-Unis et de revenir en France, l’année d’après ?

Antoine : Je n’ai jamais eu le rêve américain comme beaucoup de jeunes. Martin Casse m’a contacté durant l’été 2017, je venais de terminer mon année de junior 1. À ce moment, j’allais rentrer à la fac mais je n’étais pas forcément dans une FAC où je me plaisais beaucoup. À l’entraînement, j’avais besoin de passer un cap dans mon groupe d’entraînement, je m’entraînais un peu tout seul. Donc j’ai décidé de faire confiance à Martin. On a travaillé quasiment un an de l’été 2017 à mon départ en août 2018 pour créer un dossier, faire les démarches, contacter les universités etc...

Ensuite une fois là-bas, j’ai adoré mon expérience. J’ai rencontré une super équipe.

USA-Project : Comment as-tu vécu cette expérience américaine ?

Antoine : La mentalité est différente et les groupes d’entrainement ne sont pas pareils qu’en France. En France, je m’entraine avec un petit groupe. On ne cherche pas forcément la performance. Là-bas, on représente l’université, on a cette pression-là. On est une équipe de 15 filles et 15 garçons. On s’entraine ensemble tous les matins. Ce n’était pas militaire mais c’était beaucoup plus professionnel.

Comme il faisait très chaud et très humide, on s’entraînait tous les matins à 6h. Donc le réveil avait lieu à 5h20. On s’entraînait aussi l’après-midi à 15h. Cependant, c’était un peu plus tranquille puisqu'il faisait plus chaud. Parfois, on avait un troisième entraînement comme la musculation. J’ai découvert plein de choses. C’est vraiment un monde différent. J’ai beaucoup appris, ça s’est sûr.

USA-Project : À Texas Rio Grande Valley University, comment était la vie en groupe ? Et l’as-tu appréciée ?

Antoine : Oui c’était super bien. Là-bas ce n’est pas forcément l’image des États-Unis que l’on a depuis ici. C’est vraiment à la frontière mexicaine donc il y a beaucoup d’hispaniques. Puis on n’était pas non plus beaucoup d’internationaux. Il y avait des kenyans, des hollandais et j’étais le seul français dans le groupe distance. Il y avait donc beaucoup de locaux, ils sont fières de représenter la Valley et nous ont superbement bien accueilli.

USA-Project : Pourrais-tu nous décrire une journée type à UTRGV ?

Antoine :

- 5h20 : réveil

- 6h : Rendez-vous au stade en étant à jeun, l’entraînement consiste à un footing 6/8 miles, une sortie longue ou une séance sur la piste jusqu’à 8h du matin environ. Ensuite, on rentre dans les dortoirs (ils ne sont pas très loin de la piste donc c’est pratique), on prend une douche rapidement et on va manger.

- 9h30 : premier cours de la journée, il doit finir vers 11h.

- 11h-13h : On a une sorte de quartier libre. On mange etc

- 13h : reprise des cours pour 1h-1h30

- 15h : deuxième entraînement (comme il fait plus chaud, c’est un entraînement plus tranquille de 4/6 miles avec étirement et ligne droite)

- 16h : On rentre prendre une douche et une petite sieste

- 19h : Repas du soir est servi

- 19h30 – 21h : deux fois dans la semaine, j’ai cours à cette heure-ci

- 21h10 : l’heure du coucher

USA-Project : T’as participé à deux championnats de conférence. Comment décrirais-tu cette expérience d’avoir couru pour une équipe ?

Antoine : Tout d'abord c’est une compétition à part. Habituellement, au Texas on faisait déjà 4 à 8 heures de route pour se rendre aux compétitions locales mais là pour les conférences, on est allé dans l’Idaho et dans l’Utah. On devait prendre deux ou trois avions. C’était vraiment le gros déplacement sur une semaine complète. On était logé dans de superbes hôtels. Avant cela, on avait une petite sélection à passer puisque que l’on n’envoie pas toute l’équipe... Par exemple en salle, on était quatre sélectionnés pour le Mile. On a tous voulu marquer le plus de point possible.

En outdoor, il y a toujours un peu de pression pour se faire sélectionner parce que c’est l’objectif de la saison. Une fois sélectionné, c’est à nouveau un beau voyage dans l’Utah dans un magnifique stade avec une la présence d’athlètes ayant déjà représentés les États-Unis. On a une petite pression supplémentaire. À ces championnats outdoor, j’ai eu l’occasion de me battre pour ramener des points pour l’équipe. Il me semble avoir été l’un des seuls demi-fondeurs à avoir ramené des points. C’était vraiment top pour l’équipe.

USA-Project : D’ailleurs en outdoor, tu cours le 1500m et le 3000m steeple ?

Antoine : Oui c’est la spécificité des conférences. On enchaîne pas mal. En outdoor, j’ai couru le 3000m steeple, ça s’est bien passé. Le lendemain, le 1500m a été dur car j’étais un peu rincé. Deux courses en altitude en deux jours, c’était vraiment dur.

En indoor aussi c’était difficile, j’ai enchaîné en deux heures les séries du mile et la finale du relais où j’ai couru un mile. Le lendemain, j’avais la finale du 3000m. Elle a été difficile à gérer. Grâce à ça j’ai vraiment pu en apprendre sur moi et sur mon corps. Maintenant quand j’arrive sur une compétition en France, je n’ai plus la même approche. Je me sens beaucoup plus fort.

USA-Project : Quel bilan tires-tu de cette expérience ?

Antoine : Au niveau social, c’est top. On rencontre des gens différents, autant des filles que des garçons de nationalités différentes. Niveau sportif, c’est bien mentalement. On se sent plus fort, on sait que l’on peut courir plus de kilomètre à l’entraînement. C’est là-bas que j’ai appris à mieux gérer mes entraînements, savoir quand je suis fatigué et quand je peux faire plus. On connaît mieux ses limites.


Merci Antoine et excellente continuation ;)

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